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Juegos Olímpicos de la Juventud, Lausanne 2020

09.01.2020

Lausana 2020, espejo de los Juegos del futuro

[Fuente : letemps.ch - Autor : Lionel Pittet] 

 

Les Jeux olympiques de la jeunesse, qui débutent ce jeudi, mettent en application les grands principes qui doivent animer les prochaines éditions des JO. Objectif: mettre l’événement au service de la région plutôt que l’inverse, comme ce fut longtemps le cas.

Les rues de Lausanne sont déjà envahies de jeunes athlètes aux yeux écarquillés, de bénévoles en doudoune framboise et d’affiches promotionnelles. Ces prochains jours s’ajouteront au tableau de nombreuses animations culturelles, initiations sportives et bien évidemment compétitions officielles. De la cérémonie d’ouverture (ce jeudi à la Vaudoise Aréna, la patinoire de Lausanne) au mercredi 22 janvier, la fameuse «capitale olympique» portera mieux son surnom que jamais.

Lausanne 2020, c’est maintenant. Mais ce sera surtout demain: ces sixièmes JO de la jeunesse (JOJ) sont appelés à préfigurer l’avenir des Jeux tout court, les vrais, les grands, ou «les traditionnels», comme préfèrent les désigner les responsables. Le président du CIO, Thomas Bach, l’avait promis lors de la précédente édition hivernale, en 2016 à Lillehammer (Norvège): «Dans quatre ans, Lausanne organisera les Jeux du futur.»

Il devenait urgent d’en finir avec ceux du passé. Les années 2010 ont vu monter la défiance généralisée à l’encontre de la course au gigantisme qui semblait sans limites. Cela s’est traduit par une crise des candidatures, avec de moins en moins de villes intéressées à accueillir les Jeux et de plus en plus de réticence populaire. L’échec du projet Sion 2026, balayé par la population valaisanne il y a dix-huit mois, en a apporté une illustration cinglante.

 

Sur le lac de Saint-Moritz

Dans ce contexte, le Comité international olympique a adopté dès 2014, quelques mois après la démonstration à Sotchi de l’échec des Jeux à l’ancienne, son fameux «agenda 2020» appelant à renouer des valeurs de crédibilité et de durabilité; à réduire les coûts; à faire preuve de davantage de flexibilité. Depuis? Le monde a assisté aux JO d’été 2016 qui ont contribué à plonger Rio dans une situation économique inextricable, puis aux JO d’hiver 2018 pour lesquels Pyeongchang a bâti sans retenue et rasé une forêt de 500 ans pour pouvoir déployer une piste de descente. Ces éditions n’avaient pas été construites dans le cadre des nouvelles normes adoptées par le CIO. Mais elles ont rendu ses promesses de changement difficiles à avaler.

Voilà la mission des Jeux olympiques de la jeunesse de Lausanne. Ils doivent prouver que les principes contenus dans l’agenda 2020 n’empêchent pas la tenue d’un événement de grande envergure, avant que Paris 2024, Milan-Cortina 2026 et Los Angeles 2028 ne reproduisent la démarche à l’échelon supérieur. «Il faut se rendre compte que nous sommes encore très modestes par rapport aux Jeux traditionnels, souligne le directeur du comité d’organisation lausannois, Ian Logan. Mais nous avons cherché à démontrer que les choses peuvent être faites avec intelligence, en cherchant des solutions innovantes, hors des sentiers battus.»

 

Le patinage de vitesse illustre la démarche

L’organisation des compétitions de patinage de vitesse résume bien la démarche. Initialement, la construction d’un anneau de glace – d’une taille comparable à une piste d’athlétisme – était imaginée à Lausanne. Mais l’absence d’une culture locale dans cette discipline rendait le projet discutable. «Alors nous avons eu l’idée de délocaliser les épreuves sur le lac gelé de Saint-Moritz, en extérieur, rappelle la cheville ouvrière de l’événement. Rien de tel n’avait jamais été fait et il a fallu convaincre les gens. Mais au final, on se rend compte que c’est idéal: il y avait de toute façon déjà des épreuves là-bas [bobsleigh et skeleton] et cela va donner des images incroyables.»

Les participants aux JOJ découvrent cette semaine le Vortex, étonnant bâtiment circulaire abritant le Village olympique, la Vaudoise Aréna qui accueillera les compétitions de hockey sur glace, ou une nouvelle télécabine aux Diablerets. Des infrastructures flambant neuves. Mais, insistent les responsables, rien n’a été construit que pour l’événement. «Il a juste servi d’accélérateur de projets déjà existants», note la présidente du comité d’organisation, Virginie Faivre.

 

 

Déplacements en train

Ian Logan aime se poser en «locataire pour deux semaines» du Vortex, dont les appartements profiteront par la suite aux étudiants de l’Université de Lausanne et de l’EPFL. La Vaudoise Aréna vibre déjà lors des matchs du Lausanne Hockey Club. Les Diablerets avaient besoin d’une nouvelle installation de remontées mécaniques pour poursuivre le développement d’une offre quatre saisons. Et ce ne sont que quelques exemples. Les responsables de Lausanne 2020 s’enorgueillissent d’avoir su donner l’envie à toutes les régions de s’approprier l’événement, et de l’utiliser dans une perspective qui faisait sens par rapport à leurs propres ambitions.

A l’origine, le projet était exclusivement vaudois, très centré sur la ville hôte. Au final, les JOJ se dérouleront entre huit sites distincts, répartis dans deux pays et trois cantons suisses différents (Vaud, Valais, Grisons). La délocalisation est le prix que le Mouvement olympique est désormais prêt à payer pour minimiser les constructions superflues.

 

Les joies du fédéralisme

Pour les organisateurs de Lausanne 2020, cela a impliqué de se fondre dans le fédéralisme. Ils se sont largement appuyés sur le travail de comités locaux jouissant d’une grande autonomie. «Cela aura été un des grands défis, témoigne Ian Logan. Mais aller dans des endroits où l’expertise et les besoins existent était la bonne chose à faire. Et au bout du compte, il y a une cohérence entre tous les sites. Quand vous arrivez à Saint-Moritz, vous vous sentez dans l’univers Lausanne 2020.»

Les athlètes dont les compétitions se déroulent aux Grisons logeront sur place. Tous les autres seront réunis au Vortex. De là, certains devront gagner le Jura ou les Alpes pour leurs épreuves, et ils le feront en train. Dans un milieu des sports d’hiver accro à la voiture, il s’agit d’une petite révolution. «C’est un peu avant-gardiste, on verra ce que ça donne, sourit Ian Logan. Mais nous sommes en Suisse, où le réseau de transports publics est si dense que cela ne pose pas de problèmes particuliers. Il fallait juste convaincre le CIO et les chefs d’équipe.» Pour que les jeunes athlètes ne s’ennuient pas, et qu’ils puissent «instagrammer» les paysages traversés, des bénévoles transporteront des bornes wi-fi durant les trajets.

Reste à savoir si imposer un tel fonctionnement aux stars internationales du ski ou du hockey plutôt qu’à de jeunes athlètes sera possible. Peut-être pas tout de suite. Mais les Jeux olympiques de la jeunesse existent précisément pour bousculer les vieilles habitudes.

La suite sur letemps.ch


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