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En Rhône-Alpes, la construction bois relance l'économie locale

15.04.2015

Article paru sur latribune.fr

En Rhône-Alpes, la construction bois relance l'économie locale

 

Ecotim a fourni le bois pour la construction du gymnase Paul-Chevallier de Rillieux-la-Pape.

Ecotim a fourni le bois pour la construction du gymnase Paul-Chevallier de Rillieux-la-Pape.
(Crédits : 11h45)

 

  
La construction en bois est un gisement sous-utilisé de croissance pour le tissu économique local. En effet, cette filière représente 41 300 emplois dans la région Rhône-Alpes, pour un chiffre d'affaires annuel d'environ 4,5 milliards d'euros.
 

 

Il revient aux promoteurs et aux élus locaux de dynamiser cette filière, car ils ont toutes les cartes en main pour cela, ont successivement souligné Jean-Luc Sandoz, président d'Ecotim, et Olivier Chaumontet, directeur de l'Union des communes forestières de Rhône-Alpes. Les deux responsables intervenaient devant une cinquantaine de professionnels et de représentants de collectivités locales des Pays de Savoie, présents à l'inauguration du nouveau bâtiment d'Ecotim à La Rochette.

La filière du bois en Rhône-Alpes représente 41 300 emplois, pour  6 000 entreprises directement concernées par cette activité. Le chiffre d'affaires annuel d'environ 4,5 milliards d'euros. La région possède le second plus grand domaine, après l'Aquitaine, avec 1,65 millions d'hectares.

 

Des fabricants d'espoir

« Nous sommes des fabricants d'espoir face à la crise économique », a martelé Jean-Luc Sandoz, dont l'entreprise, Ecotim, est spécialisée dans la fabrication de charpentes en bois, de dalles et de systèmes de bardages pour la construction de bâtiments publics, commerciaux, industriels et agricoles. L'entreprise fondée dans le Haut-Doubs est aussi présente en Suisse ainsi qu'à La Rochette, où elle privilégie l'utilisation de bois local dans ses fabrications. Elle vient de livrer le nouveau gymnase Paul-Chevallier de Rillieux-la-Pape.

La construction en bois local génère des retombées économiques sans égal pour l'économie régionale, a expliqué Jean-Luc Sandoz. « Avec le bois, on peut fabriquer des murs isolants, a-t-il illustré. La laine de verre est plus chère que le bois, et elle n'apporte pas de travail au niveau local. » Or, l'utilisation de bois local fournit du travail à toute la chaîne d'approvisionnement, avec des retombées sur l'emploi local et sur les commerces locaux. Et c'est sans compter que l'utilisation de bois évite des émissions de carbone alors que la fabrication en acier ou en béton en génère.

 

Plus cher, à quel prix?

En extrapolant les divers coûts de production, M.Sandoz reconnaît qu'une halle de 200 mètres carrés en acier demeure moins chère de 20 000 euros que le même bâtiment construit en bois... avant de préciser qu'un amortissement sur vingt ans ramène cet écart à seulement 83 euros par mois. « Cela ne suffit pas de consommer, a-t-il lancé au public, nous devons nous repositionner sur l'économie locale. C'est une obligation envers nos enfants. »

 

La forêt oubliée

Du côté des collectivités locales, comment expliquer que le bois local ne soit pas utilisé davantage? « La loi montagne, qui remonte à 1985, oublie la forêt... qui occupe pourtant le tiers de l'espace montagnard », a souligné Olivier Chaumontet.

 

Repenser les appels d'offres

Il revient aux collectivités locales d'imposer l'utilisation de bois local dans leurs appels d'offres, assure M. Chaumontet. Les rédacteurs d'appels d'offres peuvent présenter une telle exigence, « à condition d'accepter des équivalents » quant à la provenance du bois, précise-t-il. En effet, la réglementation européenne impose de connaître l'origine du bois, afin d'éviter l'exploitation illégale de forêts.

Or, la certification Bois des Alpes assure la traçabilité du produit, l'exploitation durable de la forêt et la qualité du séchage. Pour satisfaire un appel d'offres mettant en avant ces caractéristiques, un fournisseur devrait présenter des garanties équivalentes... ce qui serait difficilement réalisable en dehors du Bois des Alpes. « L'appel d'offres serait conforme au code des marchés publics, explique M. Chaumontet, mais il est pratiquement certain que seul le Bois des Alpes pourrait répondre à de telles exigences. »

 

[ Didier BERT - ACTEURSDELECONOMIE.LATRIBUNE.FR - Publié le 15/04/15 ]